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Les chiffres parlent d’eux-mêmes : un bon roland-Garros est suivi d’un bon pourcentage de réussite au baccalauréat.
Photo : Scientists of America
Baccalauréat sur terre battue
Le taux de réussite au baccalauréat est proportionnel à l’intérêt du tournoi de Roland-Garros

Les enseignants de terminale déplorent souvent le fait que les internationaux de tennis de Roland-Garros aient lieu chaque année pendant la période dite « des révisions » qui précède les examens du baccalauréat. Généralement en effet, l’épreuve de philosophie se déroule précisément le lendemain de la finale masculine à Roland-Garros. Or depuis la fin des années 1960, l’Open de Paris est largement médiatisé, et est en grande partie retransmis en direct à la télévision, captivant l’attention des lycéens au moment même où l’on attend de ces derniers un effort intellectuel important.
Ni la compétition (créé en 1891 et faisant partie des quatre plus importants tournois de tennis au monde) ni les épreuves du baccalauréat (instituées par Napoléon en 1808) ne verront leurs dates modifiées en fonction l’une de l’autre. Mais faut-il véritablement s’en plaindre ?
« Absolument pas ! » clame un statisticien « ...dans presque tous les cas, Roland-Garros, loin de gêner les études, les favorise ! »
Les chiffres sont là. Si l’on met en corrélation le pourcentage de réussite au bac et l’intérêt qualitatif d’une édition de Roland-Garros, on constate que le baccalauréat semble profiter directement de la compétition de tennis. La méthode d’évaluation de l’intérêt d’une compétition, mise au point par le scientifique britannique Richard Dawkins, est un calcul élémentaire basé sur le nombre de concurrents français en lice à chaque tour - car on sait que ce nombre influe directement sur le public, lequel public cesse progressivement de suivre attentivement les diffusions de matchs à la télévision lorsque ces matchs ne concernent plus ses compatriotes. Pour obtenir l’indice d’intérêt d’un tournoi, on prend le nombre de français présents au premier tour, qu’on multiplie par 1 (2^0) et que l’on additionne au nombre de français présents au second tour, multiplié par 2 (2^1), que l’on additionne ensuite au nombre de français présents au troisième tour multiplié par 4 (2^2), et ainsi de suite jusqu’à la finale.
Par exemple, en 1995, hommes et femmes confondues, il y avait 34 français au premier tour, 13 au second tour, 4 au troisième tour, 3 au quatrième tour, et plus aucun aux tours suivants. Ce qui nous donne : 34 x (2^0) + 13 x (2^1) + 4 x (2^2) + 3 x (2^3), soit un indice d’intérêt du tournoi d’une valeur de 100.
Des années au cours desquelles le tournoi de Roland Garros n’a eu que peu d’intérêt, comme 1973, 1981 ou 1982 (indice d’intérêt inférieur à 90 points environ) ont connu un faible taux de réussite au baccalauréat (~65%) tandis que des années fastes telles que 1968, 1998 et 2003 (indice d’intérêt supérieur à 105 points) ont connu des pourcentages de réussite au baccalauréat tournant autour de 80%.
Les causes profondes de cette corrélation inattendue sont-ils à chercher du côté de l’état de relaxation dans lequel sont plongés les personnes qui ont suivi un tournoi agréable ? On peut imaginer que les lycéens, tout comme leurs examinateurs, se sentent détendus après deux semaines de compétition très satisfaisantes, et qu’ils se trouveraient, de fait, dans d’excellentes dispositions tant pour participer aux épreuves que pour les corriger. Cet état d’euphorie légère, observé au niveau neurologique par le professeur Henri Laborit, permet à celui qui le ressent d’évacuer tout stress et, partant, de travailler efficacement.
Il semble même que la victoire d’un joueur auquel on s’identifie sur des bases plus ou moins rationnelles (telles que la nationalité), constitue un facteur de satisfaction extrême. Il existe à ce sujet une expérience célèbre mise au point par un disciple d’Henri Laborit et que chacun peut mettre en œuvre de son côté : à un « supporter » qui affirme « on a gagné ! », il suffit de poser des questions rationalisantes et déceptives telles que « ah bon, tu veux dire que c’est toi qui a joué ce match ? », « tu étais dans l’équipe ? », ou plus simplement « qui ça, "on" ? ». Le résultat est toujours cocasse : le supporter fait mine de ne pas avoir entendu, de ne pas avoir compris, ou bien s’énerve. Cela marche avec le sport, la politique et certains aspects de la religion.
Il semble par ailleurs acquis que l’effet hypnotique du tennis entre aussi en jeu : bercés par le va-et-vient de la balle et par les sons répétitifs, fascinés par le dessin géométrique fortement contrasté du terrain de jeu, les spectateurs plongent à leur insu dans un état de demi-sommeil qui les rend extrêmement perméables à l’assimilation sans résistance de connaissances nouvelles, un authentique état de transe.
Plus original, Théodore T. Otto, de l’université de la Sorbonne (Paris), pense qu’il ne faut pas chercher un lien de causalité entre les deux évènements, mais chercher en amont des facteurs qui seraient responsables des deux situations. Par exemple, la météo, ou encore le contexte politique. Ce point de vue, considéré avec respect par les professionnels, manque cependant cruellement d’un modèle mathématique fiable pour l’instant et se vérifie surtout pour l’année 1968, qui a battu tous les records. En effet, les tennismen étrangers les plus importants, craignant un coup d’état en France, ont préféré ne pas se déplacer pour le tournoi, laissant le champ libre à une participation française tout à fait exceptionnelle. Le baccalauréat, lui aussi perturbé par les évènements de mai 1968, a connu un taux de réussite record du fait de l’indulgence dont les examinateurs ont fait preuve eu égard aux circonstances.
Reste une certitude : les années où un français ou une française remporte la finale de Roland Garros ne sont pas de bonnes années pour le baccalauréat. « L’effet bénéfique de Roland Garros sur le baccalauréat est complètement inversé lorsque les émotions qui secouent le public sont trop intenses » explique un chercheur, chiffres à l’appui. L’année 1983, qui a vu la victoire de Yannick Noah en finale (indice d’intérêt : 258 points, le meilleur score jamais atteint), constitue aussi le triste record du plus mauvais taux de réussite au baccalauréat : 63% seulement.

Il y a peu de risques qu’un tel excès soit réédité en 2007, l’indice d’intérêt du tournoi de Roland Garros n’ayant pas dépassé 98 points cette année, ce qui, selon un employé de l’Insee qui ne souhaite pas que son nom apparaisse, devrait assurer au baccalauréat millésime 2007 un taux de réussite d’un peu plus de 70%.


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Jocelynn Zoe Charming
Biologiste émérite, ancienne reine du lycée dans le Minnesotta. De cette première carrière, elle conserve un sourire éclatant, un goût pour la beauté et la bonne santé et de longs cheveux blonds.


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